Travail du sexe, marginalisation et santé
Approches de recherche visant l'équité en santé en contexte prostitutionnel béninois

Établissements

  • Université d'Abomey-Calavi (Bénin)
  • Université Laval, Québec

Chercheur principal désigné

  • Michel Alary, Université Laval, Québec, Canada
  • Équipe du programme

    Chercheur principal

    • Adolphe Kpatchavi, Université d'Abomey-Calavi
      Abomey-Calavi, Bénin

    Cochercheurs

    • Emmanuelle Bédard, Université du Québec à Rimouski
      Lévis, Canada
    • Marie-Pierre Gagnon, Université Laval
      Québec, Canada
    • Lisa Avery, Université du Manitoba
      Winnipeg, Canada
    • Marcel Zannou, Université d'Abomey-Calavi
      Cotonou, Bénin

    Utilisateurs de connaissances

    • Jérôme Charles Sossa, Programme national de lutte contre le Sida du Bénin
      Cotonou, Bénin
    • Joséphat Avocè, OSV-Jordan
      Cotonou, Bénin

    Personnel du programme au Bénin

    • Fernand Guédou
    • Luc Béhanzin
    • Victorin Sossoukpè
    • Hubert Anani
    • Jeannette DaSilveira
    • Hervé Thossou

    Personnel du programme au Canada

    • Christian Lafrance
    • Johanne Leroux
    • Marylène Dugas

    Étudiants et stagiaires au Canada

    • Georges Batona
    • Fatoumata Korika

    Étudiants et stagiaires au Bénin

    • Timothée Togbé
    • Mawoussi Aisségbé
    • Mistourath Sacca-Sidi
    • Mariette Aikpé
    • Egnonam Hadonou

Rangée arrière, de gauche à droite : Fernand Guédou, Adolphe Kpatchavi, Joséphat Avocè, Michel Alary, Hervé Thossou
Rangée avant : Hubert Anani, Christian Lafrance, Georges Batona, Victorin Sossoukpè, Jeannette DaSilveira, Mariette Aikpé, Luc Béhanzin, Mistourath Sacca-Sidi

Équipe du programme, Benin

Objectifs de recherche

L'équipe de recherche entreprendre un programme de recherche dont l'objectif général vise une meilleure compréhension de la situation globale de la santé sexuelle et reproductive (SSR) des femmes travailleuses du sexe (TS) du Bénin afin de développer, implanter et évaluer des interventions de prévention du VIH et de promotion de la SSR auprès de ces femmes. Les objectifs spécifiques du programme s'articulent autour de deux axes, l'axe compréhension et l'axe action.

Approche

L'équipe de recherche applique les cadres conceptuels du « Program Science » pour l'ensemble de la démarche, de l'« intervention mapping » pour le développement des interventions à partir des données collectées sous l'axe compréhension et l'approche de Habicht et Victora pour l'évaluation. Pour réaliser les objectifs de l'axe compréhension, l'équipe a conduit une enquête de services de santé, une enquête qualitative et une enquête de surveillance de seconde génération (SSG) en l'an 1 ainsi qu'une enquête socio-comportementale quantitative en l'an 2 auprès des femmes TS. Au cours du reste de la subvention, l'équipe a travaillé sur la pré-tests, la mise en œuvre et l'évaluation des interventions.

Mis-à-jour du projet : Comment mobiliser les travailleuses du sexe à Cotonou, au Bénin, pour promouvoir la santé et combattre la violence?

Les travailleuses du sexe à Cotonou (République du Bénin, Afrique de l'Ouest), en plus de leur risque élevé de contracter le VIH/sida, subissent un niveau élevé de violence physique, sexuelle et psychologique. Ces problèmes sont généralement sous-estimés et négligés par les autorités et la communauté. La violence, en particulier, est souvent considérée comme « faisant partie des risques du métier », et les cas d'agression ne sont pas toujours signalés par les travailleuses.

Pour remédier à cette situation et donner du pouvoir à la communauté de quelque 1 110 travailleuses du sexe de Cotonou, le Dr Michel Alary et ses collègues travaillant en Afrique ont lancé une initiative appelée Ensemble nous sommes plus fortes. Pour inaugurer le programme, ils ont invité 30  travailleuses du sexe et représentants d'organismes travaillant avec elles à un atelier visant à établir leurs priorités, lesquelles couvraient l'amélioration des conditions de vie des travailleuses du sexe et de leur famille, la réduction de la violence et l'usage accru des préservatifs. Après détermination de ces priorités, un groupe composé d'une centaine de leaders des travailleuses du sexe et pair-éducatrices a été mis sur pied pour soutenir cette communauté et défendre ses intérêts. Depuis ce temps, et à la suite de la réunion de 225 travailleuses du sexe à Cotonou en 2014, une association autonome des travailleuses du sexe, l'Association Solidarité, a vu le jour.

Jusqu'à présent, le programme Ensemble nous sommes plus fortes a permis d'accomplir certains progrès pour cette communauté, notamment :

  • Les propriétaires de maisons closes et les tenanciers de bars ont offert à l'Association Solidarité des locaux sécuritaires pour ses réunions;
  • Des leaders et des paires éducatrices organisent régulièrement des séances d'information pour les travailleuses du sexe à leurs lieux de travail, notamment pour les éduquer sur la prévention du VIH, la planification familiale et le dépistage du cancer du col de l'utérus. Les séances d'information sur la santé, en particulier, ont entraîné une hausse de la demande de préservatifs (de la part des travailleuses) et une augmentation des consultations médicales volontaires;
  • Les travailleuses ont le courage de faire appel à la brigade des moeurs lorsqu'elles sont agressées par des clients, ce qui représente une évolution positive pour cette communauté;
  • Les réunions permettent aux femmes de faire connaître à leurs pairs leurs expériences liées à la violence, à la maladie et à la mort, ce qui contribue à promouvoir l'entraide;
  • Les autorités sanitaires reconnaissent de plus en plus la nécessité d'inclure les travailleuses du sexe dans les activités communautaires de promotion de la santé. De plus, l'Association Solidarité est maintenant impliquée dans les différents comités définissant les stratégies de lutte contre le VIH/Sida au Bénin.

Les travailleuses du sexe de Cotonou négocient activement avec les propriétaires de leurs lieux de travail et avec les forces de l'ordre. Elles s'unissent contre les clients qui refusent de porter un préservatif ou qui utilisent la force pour avoir des relations sexuelles non protégées. Ce programme de recherche réussit à donner à ces femmes le pouvoir de cerner et de gérer leurs problèmes sociaux et de santé, et documente l'évolution de l'Association Solidarité.

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