Résumé de recherche du RIEM
Affinité des antidépresseurs pour la sérotonine et occurrence de fractures, de chutes et de variation de densité minérale osseuse chez les patients atteints de dépression

Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : Brian Hutton, Fatemeh Yazdi, Salmaan Kanji, Kiran Rabheru, Ferrán Catala-Lopez, Andrea Cipriani, Dean Fergusson, Lise Bjerre, Justin Thielmann, Andrea Tricco, Sharon E. Straus, David Moher. Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.

Quelle est la question?

  • En 2012, 5,4 % des Canadiens âgés de 15 ans ou plus présentaient des symptômes correspondant à un trouble de l’humeur, et 4,7 % ont eu un épisode confirmé de dépression majeure.
  • La littérature suggère un lien possible entre l’utilisation d’antidépresseurs et un risque accru de fractures. Une hypothèse repose sur le degré d’affinité des antidépresseurs pour la sérotonine, et une autre, sur des effets à court terme des antidépresseurs présentant des risques différentiels possible d’effets secondaires pouvant causer des chutes plus fréquentes chez les patients.

Résumé

Plusieurs différences liées aux risques d’effets indésirables pouvant entraîner des chutes ont été observées entre les diverses classes d’antidépresseurs, mais la fréquence des chutes qui en résulte demeure incertaine. Ces différences pourraient devoir être prises en compte dans le choix du traitement.

Peu d’études ont été recensées sur l’affinité pour la sérotonine et ses répercussions sur la densité minérale osseuse ou le risque de fracture. Aucune constante d’association n’a été observée, et plus d’études doivent être menées sur la question.

Pour des renseignements supplémentaires, écrivez à Brian Hutton : bhutton@ohri.ca.

Quel était le but de l’étude?

  • Le choix de l’antidépresseur augmente-t-il le risque de chute? Existe-t-il un risque différentiel d’incident lié à une chute entre les divers antidépresseurs (p. ex. troubles de la vision, hypotension, étourdissements, insomnie, fatigue, somnolence)?
  • Le degré d’affinité des antidépresseurs pour la sérotonine (p. ex. inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine [ISRS], antidépresseurs tricycliques [ATC], non-ISRS et non-ATC) influe-t-il sur le risque de fracture?
  • Le degré d’affinité des antidépresseurs pour la sérotonine (p. ex. ISRS, ATC, non-ISRS et non-ATC) influe-t-il sur le risque de variation négative de la densité minérale osseuse?

Comment l’étude a-t-elle été menée?

  • Des recherches systématiques ont été réalisées pour faire ressortir deux types de données probantes chez les patients atteints de dépression : (1) données issues d’essais randomisés signalant des effets secondaires qui pourraient accroître le risque de chute chez les patients : troubles de la vision, étourdissements, hypotension, insomnie, fatigue et somnolence; (2) données issues d’études d’observation, notamment sur les traitements antidépresseurs qui pourraient être répartis en diverses classes selon leur affinité pour la sérotonine (faible, modérée ou élevée, selon la valeur constante de dissociation), signalant des fractures ou une variation de densité minérale osseuse. L’analyse préliminaire et la collecte des données ont été assurées par deux évaluateurs.
  • Les méta-analyses en réseau des essais randomisés ont permis d’étudier la fréquence relative des chutes. Les données des études d’observation liées à l’occurrence des fractures et à la variation de densité minérale osseuse ont été résumées et ont fait l’objet d’une évaluation critique en tenant compte du degré d’affinité pour la sérotonine des antidépresseurs étudiés.

Qu’a révélé l’étude?

  • 202 essais et 5 études d’observation ont été recensés. Des quantités variables de données étaient accessibles pour l’analyse de chaque résultat. Pour la plupart des résultats, toutes les classes d’antidépresseurs étaient associées à un risque accru d’effets dommageables comparativement au placebo. Les antidépresseurs d’une même classe étaient en général comparables. Le risque accru associé aux ATC a été mis en évidence pour plusieurs antidépresseurs de cette classe, et pour plusieurs résultats. Des ISRS, non-ISRS et non-ATC ont été associés à un risque accru d’insomnie comparativement aux ATC; cependant, on a signalé une moins grande somnolence comme effet des ISRS par comparaison aux antidépresseurs des autres classes.
  • Compte tenu des données limitées et hétérogènes des études d’observation, les données probantes sont insuffisantes pour confirmer une association à long terme entre le degré d’affinité des antidépresseurs pour la sérotonine et le risque de fracture ou la variation de densité minérale osseuse.
  • Compte tenu des données limitées et hétérogènes des études d’observation, les données probantes sont insuffisantes pour confirmer une association à long terme entre le degré d’affinité des antidépresseurs pour la sérotonine et le risque de fracture ou la variation de densité minérale osseuse.

Lien conduisant au rapport technique : Hutton et al, 2014 [en anglais seulement]

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