Promouvoir la sécurité alimentaire au Nunavut

Dr Laurie Chan, professeur de biologie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en toxicologie et santé environnementale à l’Université d’Ottawa

Dre Mélanie Lemire, professeure adjointe de médecine sociale et préventive à l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche Nasivvik en approches écosystémiques de la santé nordique

Dr Laurie Chan

Dre Mélanie Lemire

Les changements climatiques ont une incidence accrue sur la disponibilité et la qualité de plusieurs espèces fauniques ainsi que sur l’accès à ces dernières dans la région côtière de Qikiqtarjuaq, au Nunavut. En quoi ces bouleversements affectent-ils l’alimentation traditionnelle, la sécurité alimentaire et la santé de la population inuite locale?

Au cours des trente dernières années, les Drs Laurie Chan et Mélanie Lemire ont travaillé en collaboration avec la communauté de Qikiqtarjuaq et ont constaté que bon nombre de mammifères marins et de poissons de la région, une source de nourriture privilégiée par les résidents inuits, étaient contaminés par des produits chimiques (comme le diphényle polychloré et le mercure) rejetés par l’industrie dans le Sud. Avec l’aide de chercheurs en écologie canadiens et français, la Dre Lemire et la Dre Tiff-Annie Kenny, boursière Banting des IRSC, se sont également employées à décrire l’influence des changements climatiques sur les écosystèmes marins près de Qikiqtarjuaq et sur la capacité des Inuits de la région à accéder aux différentes espèces marines.

Par l’entremise d’ateliers de collaboration avec des dirigeants et des Aînés inuits, des représentants de la santé publique du gouvernement du Nunavut, et des chasseurs et trappeurs de la région, les Drs Chan, Lemire et Kenny étudient maintenant l’incidence des changements socioenvironnementaux sur l’alimentation, la culture et l’état de santé global actuels des Inuits de Qikiqtarjuaq. Le but sera ensuite d’élaborer des stratégies communes visant l’amélioration de la sécurité alimentaire.

« La collaboration entre les chercheurs et la communauté de Qikiqtarjuaq ainsi que l’apprentissage mutuel sont essentiels, affirme le Dr Chan. Cette recherche concertée nous aide à mieux comprendre en quoi l’alimentation dans la communauté a changé avec le temps. Riche de ces connaissances, la communauté pourra mettre au point des stratégies durables pour l’approvisionnement en aliments sains et l’adaptation à de nouvelles réalités telles que les changements climatiques. »

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