Encourager le don d’organes et de tissus par la recherche

Participants du Programme de recherche en don et transplantation du Canada lors de leur rencontre scientifique annuelle de 2024

Les dons d’organes et de tissus sauvent des vies. Au Canada, plus de 2000 greffes sont réalisées chaque année. Toutefois, il y a pénurie de donneurs, et les receveurs font face à diverses difficultés, notamment le risque de rejet et les graves effets secondaires des médicaments antirejet.

Depuis 2013, le Programme de recherche en don et transplantation du Canada, financé par les IRSC, mise sur un réseau de centaines de chercheurs, de professionnels de la santé, de patients, de donneurs et de membres de leurs familles pour accroître le nombre de dons d’organes et de tissus et améliorer la santé des Canadiens ayant reçu une greffe.

Et, force est de constater que, depuis plus d’une décennie, les réalisations foisonnent!

Par exemple, l’équipe a découvert que le thymus (une petite glande située dans le haut du thorax) retiré d’un bébé lors d’une chirurgie cardiaque est une source de cellules T pouvant servir dans le cas de thérapies cellulaires pour traiter la réaction du greffon contre l’hôte, ou pour prévenir un rejet de greffe.

La Dre Lori West, directrice scientifique du programme, a été nommée Officière de l’Ordre du Canada pour ses recherches novatrices sur les greffes cardiaques chez le nourrisson. « Étant cardiologue pédiatrique, alors que mes collègues immunologistes cellulaires disaient manquer de cellules T pour la thérapie cellulaire, je voyais des thymus être jetés chaque jour! Cela a fait germer l’idée de les récupérer », relate la chercheuse. Cette nouvelle forme de traitement en est maintenant au début des essais cliniques.

En plus d’avoir donné lieu à des découvertes scientifiques, le programme a orienté des politiques en matière de dons d’organes. En collaboration avec Transplant Québec, l’équipe a coanimé un forum international recommandant la référence obligatoire, soit l’exigence que les professionnels de la santé rapportent à leur organisme local de dons d’organes tous les donneurs potentiels afin que ces derniers, ou leurs proches, aient la chance d’envisager faire un don.

La Dre Lori West (à gauche) et la Dre Patricia Gongal (à droite)

Grâce à ce forum, la référence obligatoire est maintenant prescrite par la loi en Alberta. La Dre Patricia Gongal, directrice administrative du programme, confirme que « l’application directe des données de recherche à cette décision stratégique a été un véritable succès ».

Les chercheurs du réseau ont également déterminé comment établir que le décès est réellement définitif, répondant ainsi au besoin des donneurs potentiels d’être rassurés par rapport au caractère certain du décès au moment du don.

L’équipe du programme continue de trouver de nouvelles façons de combler la pénurie de donneurs et de favoriser la santé des receveurs. D’ailleurs, les patients partenaires y jouent un rôle central. « Ils génèrent un réel sentiment d’urgence, explique la Dre West. Leur vécu est extrêmement informatif, sans compter leurs aptitudes professionnelles, leurs identités et leurs façons de travailler, lesquelles contribuent toutes à notre réseau. »

En bref

L’enjeu

Chaque année au Canada, des centaines de personnes décèdent dans l’attente d’un don d’organe ou de tissus, et celles qui ont la chance de bénéficier d’une greffe se butent souvent à des obstacles pour le reste de leur vie.

La recherche

Grâce au financement des IRSC, le Programme de recherche en don et transplantation du Canada trouve des façons de faciliter le don d’organes et d’améliorer la santé des receveurs de greffe.

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