À micro ouvert avec Mike no 4 : La joie de vivre de Joy Johnson

Dans cette édition de la série À micro ouvert avec Mike, le président des IRSC, le Dr Michael Strong, s’entretient avec la Dre Joy Johnson, prochaine rectrice de l’Université Simon-Fraser. Leur discussion porte sur la façon dont Dre Johnson a attrapé la piqûre de la recherche, l’importance de la collaboration internationale et le prochain tournant qui, selon elle, marquera le monde de la recherche.

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Transcription

Dr Mike Strong : Bonjour et bienvenue à cette entrevue À micro ouvert avec Mike. Aujourd’hui, dans la salle de jeux de l’Université Simon Fraser, je m’entretiendrai avec Joy Johnson, vice-rectrice à la recherche et aux affaires internationales. Madame Johnson, qui a eu une carrière extraordinaire, aide aujourd’hui l’Université Simon Fraser dans l’accomplissement de son mandat. Je suis donc impatient de m’entretenir avec elle, mais avant je dois finir cette partie, car je crois que je pourrais battre mon record! On se reparle donc dans quelques minutes.

Dr Mike Strong : Bonjour Joy et merci d’avoir accepté notre invitation à participer à cette entrevue À micro ouvert avec Mike. Comme vous le savez, nous voulons simplement en apprendre un peu plus sur votre carrière et obtenir vos conseils pour les jeunes qui envisagent une carrière semblable. J’aimerais donc que vous nous expliquiez d’abord brièvement ce que vous faites en ce moment?

Dre Joy Johnson : Je suis vice-rectrice à la recherche et aux affaires internationales à l’Université Simon Fraser, un rôle dans lequel j’aide à soutenir la recherche dans tous les domaines de nos facultés et je veille à ce que nos chercheurs disposent de l’appui dont ils ont besoin pour réussir. Je suis aussi responsable du bureau des affaires internationales. Je cherche donc des possibilités de collaboration internationale et d’échanges pour nos professeurs et nos étudiants.

Dr Mike Strong : Bien. Ça semble fascinant. Je regardais des données de Statistique Canada l’autre jour au sujet de de la répartition de nos jeunes professeurs. Sans surprise, il y en a moins. Le corps professoral est donc vieillissant. Dans quelle mesure pouvez‑vous aiguiller les jeunes chercheurs et les aider à progresser?

Dre Joy Johnson : Bien sûr, nous voulons que tous nos chercheurs connaissent du succès, mais dans le cas des nouveaux professeurs, qui proviennent souvent de l’extérieur du Canada et qui apprennent à connaître un nouvel établissement, il est important qu’ils se familiarisent avec les organismes subventionnaires, les mécanismes et notre écosystème de recherche pour connaître du succès. Comme vous le savez, la collaboration est devenue tellement importante pour les chercheurs; il faut leur donner l’occasion de créer des liens. C’est une partie de notre rôle effectivement.

Dr Mike Strong : Bien. Comme vous l’avez dit, vous êtes responsable du volet international, mais vous avez aussi mentionné dans votre réponse le recrutement à l’étranger.

Dre Joy Johnson : Oui, absolument.

Dr Mike Strong : Beaucoup de gens, je pense, ne savent pas que notre quête d’expertise a une portée mondiale. Quelle est votre perspective à cet égard?

Dre Joy Johnson : Il va de soi que si l’on veut une excellente université, il faut attirer des gens talentueux, et nous comptons sur de remarquables universités canadiennes pour recruter les meilleurs professeurs et diplômés de nos programmes de doctorat et de postdoctorat. Toutefois, le recrutement international est aussi très important de nos jours. Et cela est génial, pour une foule de raisons. Ces excellents chercheurs formés à l’étranger apportent des perspectives différentes à l’Université Simon Fraser et, très souvent, les liens qu’ils entretiennent avec leur pays ouvrent la porte à des possibilités de collaboration internationale.  

Dr Mike Strong : Nous parlons d’ailleurs beaucoup de la pertinence et de la nécessité d’une telle collaboration internationale aux IRSC. Or, j’entends souvent le même discours, à savoir que nous devrions investir nos ressources ici, chez nous, parce qu’il ne semble pas y avoir de valeur ajoutée. Mais ces relations internationales sont vraiment essentielles. Comment composez-vous avec cette perception? Car notre engagement sur le plan international ne fait pas l’unanimité.

Dre Joy Johnson : Je soutiens que la science et les travaux de recherche ne connaissent pas de frontières ni de limites, et que la collaboration internationale est souvent requise en raison des différentes perspectives et relations qu’elle génère. Je pense aussi que le milieu universitaire a un rôle à jouer dans la diplomatie, en particulier à une époque où il y a tant de divisions entre les pays et entre les gouvernements. Souvent, lorsque nos politiciens n’arrivent pas à s’entendre, la solution vient des scientifiques. C’est donc non seulement important pour le Canada, mais aussi pour le reste du monde.

Dr Mike Strong : Vous avez donc eu un parcours très intéressant pour arriver ici, et l’on constate, avec tous les changements en cours, que l’Université Simon Fraser est en plein essor. En quoi tout cela a-t-il contribué à la façon dont vous orientez les activités de recherche ici?

Dre Joy Johnson : En effet, mon parcours est un peu particulier. Vous savez, mon premier diplôme était en soins infirmiers. J’ai travaillé comme infirmière pendant cinq ans avant de retourner aux études. Et c’est vraiment au cours de mes études supérieures que j’ai attrapé la piqûre de la recherche et décidé que je souhaitais faire une carrière universitaire, une carrière de chercheuse. J’ai ensuite travaillé aux IRSC en tant que directrice scientifique, et j’ai été membre du corps professoral de I’Université de la Colombie-Britannique durant quelques années. Tout cela m’a permis de faire ce que je fais aujourd’hui de différentes façons. Par exemple, en tant qu’infirmière, il était très important de comprendre la dynamique sociale de la santé, mais aussi les facteurs physiques et physiologiques et leur incidence sur la santé des gens. Le fait d’avoir dû prendre en compte des facteurs biopsychosociaux dès le début de ma vie professionnelle me permet aujourd’hui de parler à des scientifiques de différents horizons. Et j’ajouterais que le fait d’avoir moi-même mené des études en tant que chercheuse m’aide à bien comprendre ce que cela représente de bâtir un programme de recherche ou de se voir refuser l’octroi d’une bourse ou la publication d’un article. Cette expérience m’oriente dans mon rôle actuel et il m’est facile de comprendre ce que vivent les chercheurs et les chercheuses et de voir les possibilités. Par ailleurs, c’est dans le cadre de mes fonctions de directrice scientifique aux IRSC que j’ai compris l’importance des stratégies et des processus en vertu desquels nous concevons nos plateformes et établissons nos possibilités pour le milieu de la recherche.

Dr Mike Strong : Tantôt, vous avez dit avoir attrapé la piqûre. C’était en parlant de la recherche n’est-ce pas?

Dre Joy Johnson : Oui.

Dr Mike Strong : Était-ce un moment déterminant ou une personne déterminante qui vous a « donné » cette piqûre, ou s’agissait-il d’un amalgame de choses?

Dre Joy Johnson : Je dirais un amalgame de choses. Vous savez, quand je suis retournée sur les bancs d’école, c’était pour faire une maîtrise. Je me disais que je pourrais travailler en administration hospitalière ou quelque chose du genre. Or, mes études à la maîtrise et au doctorat à l’Université de l’Alberta ont vraiment été une période magique. On venait à peine de lancer le tout premier programme de doctorat en sciences infirmières au pays.

Dr Mike Strong : Je vois.

Dre Joy Johnson : J’étais très heureuse de simplement faire partie de cette toute première cohorte et de travailler avec des universitaires très inspirants dans leurs visions quant aux possibilités de recherche en santé et en soins infirmiers. Et j’ai constaté toute l’ampleur des possibilités. C’est donc un peu tout ça, cette belle période stimulante, qui m’a amené à réfléchir et à comprendre quelles étaient les possibilités.

Dr Mike Strong : C’est intéressant car, vous savez, nous envisageons de mettre en place de nouveaux programmes de formation, notamment de ramener la fonction de clinicien-chercheur. Cependant, nous voulons nous assurer que la définition ne se limite pas à un bassin de médecins. Nous voulons ratisser beaucoup plus large. Mais je constate, particulièrement quand je parle avec mes collègues du domaine, que même si une portion de gens formés en sciences infirmières poursuivent une carrière dans le monde universitaire et dans le milieu de la recherche, et qu’ils connaissent du succès, c’est encore un peu inhabituel. Bref, ce n’est pas très fréquent. Alors quels conseils donneriez-vous aujourd’hui à des étudiants en sciences infirmières qui souhaitent avoir une carrière comme la vôtre ou en savoir plus sur les débouchés?

Dre Joy Johnson : Oui, je pense à ça très souvent, et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi les sciences infirmières : je voulais vraiment être au service du public. J’avais beaucoup de compassion pour les personnes malades. J’étais très intéressée par les enjeux de santé et je pense que ç’a été ma première motivation. Il n’en demeure pas moins que beaucoup de personnes qui choisissent les sciences infirmières sont très intéressées par des possibilités de développement de carrière, mais elles ne pensent pas toujours aux possibilités dans le domaine de la recherche. Voilà pourquoi j’estime que certaines choses doivent changer. L’une d’elles est que nous devons mettre les gens en contact. Il est important d’avoir des exemples à suivre; vraiment important. Et je pense qu’il doit y avoir une plus grande intégration en ce qui concerne les données de recherche et la place de la recherche dans nos programmes d’études en sciences infirmières. Et je crois que je peux voir ces possibilités. C’est d’ailleurs ce qui rend les sciences infirmières si attrayantes de nos jours — il y a tellement de possibilités et de parcours possibles.

Dr Mike Strong : Donc, si je vous posais la question que l’on se pose tous un jour un l’autre, c’est‑à-dire, y a-t-il quelque chose que vous auriez pu faire différemment pour vous préparer à la situation actuelle?

Dre Joy Johnson : Me préparer à la situation actuelle?

Dr Mike Strong : Oui. Et la seconde question sera : si vous avez fait autre chose.

Dre Joy Johnson : C’est intéressant. Vous savez, je ne connais pas d’enfant de cinq ans qui se réveille un matin et dit : je veux devenir vice-présidente à la recherche et aux affaires internationales quand je serai grande.

Dr Mike Strong : Ce n’est pas un point culminant?

Dre Joy Johnson : Qui songerait à faire cela? Mais je suis enchantée de mon rôle. J’aime vraiment ce que je fais. Je pense qu’il y a eu une série de tremplins qui m’ont permis d’y arriver. Aurait-il pu y en avoir d’autres? Peut-être. C’est intéressant de réfléchir à ce qui aurait pu m’aider dans mon cheminement. Travailler aux IRSC et être professeure; tout cela était génial… assumer des rôles de leadership à l’université — vraiment important. Toutes ces étapes ont contribué à ma préparation pour mes fonctions actuelles, mais je dois avouer qu’il n’y a pas une chose en particulier qui me vient à l’esprit.

Dr Mike Strong : Bien entendu. C’est d’ailleurs un point qui revient assez souvent… Comme vous le dites, vous ne vous êtes pas réveillée à cinq ans en vous disant : Oui! C’est ce que je veux faire!

Dre Joy Johnson : Exact.

Dr Mike Strong : Je ne me suis pas réveillé à 30 ans sachant parfaitement ce que j’allais faire.

Dre Joy Johnson : Oui, absolument.

Dr Mike Strong : Il y a cette capacité de dire : empruntons cette avenue et voyons ce qui arrivera. Mais y a-t-il eu des moments où vous avez pris la décision consciente de dire : c’est vraiment la voie que je veux suivre? Ou était-ce plutôt : cela est fascinant, j’aimerais l’essayer.

Dre Joy Johnson : Oui. C’est un commentaire très intéressant, car j’avais beaucoup de succès comme professeure à l’Université de la Colombie-Britannique. Je pilotais un gros programme de recherche. Nous disposions d’un financement important et l’équipe était formidable. J’étais professeure titulaire. Et c’est vraiment à ce moment-là que je me suis posé la question : quelle est la suite? Qu’est-ce qui m’intéresse vraiment? Je suis une bâtisseuse. J’aime former des équipes; créer des possibilités. Je me suis donc demandé où se cachaient ces possibilités. J’avais un œil sur les IRSC, je dois le dire. Je cherchais la prochaine occasion. Ce que j’ai fait durant toute ma carrière. D’ailleurs, quand je parle à des femmes à propos de leur carrière, je les encourage vivement à postuler pour des emplois, même si elles pensent n’avoir aucune chance de les décrocher, car si vous ne vous évaluez pas, peut-être que vous ne vous mettez pas assez en valeur et vous ne saurez jamais si vous auriez pu occuper de tels postes. Donc, oui, cela a fait partie de mon cheminement : tenter ma chance; postuler pour être directrice scientifique aux IRSC; postuler pour être vice-présidente à la recherche et aux affaires internationales à l’Université Simon Fraser et voir où le courant me mènera.

Dr Mike Strong : Parlons un peu des possibilités à l’horizon, mais de façon plus générale.

Dre Joy Johnson : Oui.

Dr Mike Strong : Il y a une chose que je voulais vous demander. Nous traversons une période très intéressante en matière de science et de compréhension de la valeur de la science par le public, et ce dans tous les secteurs, de la pratique clinique jusqu’à la recherche. Comment voyez-vous le rôle des universités à forte vocation en matière de recherche, en particulier sur le plan académique, mais aussi pour faire comprendre au public ce que nous faisons et les raisons pour lesquelles nous devons pouvoir le faire sans entraves? Et qu’en est-il de la véritable valeur ajoutée du fait de ne pas se contenter de disposer des bonnes données pour prendre des décisions? Parce qu’il y a en quelque sorte un mur en ce qui concerne nos véritables besoins. Donc, comment le rôle des universités peut‑il évoluer selon vous?

Dre Joy Johnson : D’abord, la vision de l’Université Simon Fraser est axée sur l’engagement. Nous voulons être présents dans notre communauté et dans notre monde, et trouver des façons de faire en sorte que les connaissances que nous générons et que nous colligeons s’avèrent utiles. Et nous souhaitons le faire en collaboration avec nos communautés et avec l’industrie. Mais comme vous le dites, nous traversons bel et bien une période remplie de méfiance quant à la nature des données. Cette « ère-postvérité » représente un défi pour nous tous. Je pense donc que les départements de recherche universitaires ne peuvent plus se contenter de générer des connaissances et de publier le tout dans des revues à comité de lecture. Ils doivent non seulement aider le public à comprendre l’importance de notre travail, mais ils doivent aussi en faire plus pour que les grandes idées se concrétisent et profitent à la société. J’estime que les universités ont cette obligation envers le public. Et l’on voit que plusieurs le font, mais il faut étendre cette pratique. Voilà pourquoi la mobilisation des connaissances est si importante. Nos obligations en matière de « science ouverte » et de « données ouvertes » sont cruciales, car elles nous permettront de bien progresser vers notre objectif.

Dr Mike Strong : Quelle est la prochaine grande étape d’après vous? Selon votre perspective de vice‑présidente à la recherche à propos des investissements en science — et j’utilise le mot « science » dans un sens très large — qui seront nécessaires pour parvenir à l’objectif dont vous parlez et faire progresser notre pays du point de vue de la recherche, dans quels secteurs investiriez-vous?

Dre Joy Johnson : C’est intéressant. En fait, je me réjouis particulièrement de certaines de ces nouvelles possibilités offertes aux grandes équipes multidisciplinaires et transformatrices. Je pense que c’est un secteur d’investissement très pertinent, car les problèmes complexes auxquels nous serons confrontés dans le domaine de la santé nécessiteront une variété de perspectives. C’est donc, à mon avis, une bonne façon d’investir. Mais pour ce qui est du secteur dans lequel j’investirais, cela dépendrait de la source de l’investissement, c’est-à-dire un organisme subventionnaire ou une université.

Dr Mike Strong : Je vois.

Dre Joy Johnson : Dans notre cas, à l’université, nous déterminons quelles sont nos forces ainsi que les aspects que nous pouvons améliorer. La décision doit être fondée sur des données. Et c’est ce que nous tentons de faire ici à l’Université Simon Fraser, c’est-à-dire trouver des façons de créer des groupes de recherche dans des domaines sur lesquels nous pourrons nous appuyer. Et vous ne serez pas surpris d’entendre que des domaines comme l’intelligence artificielle figurent parmi nos plus grands paris. Et nous savons que de tels domaines, comme l’apprentissage machine et la santé de précision, auront une très grande importance. Nous avons d’ailleurs beaucoup misé sur nos analyses informatiques de la recherche avancée, car elles transcendent tous les secteurs de l’université et tous les intérêts. Et il y a tellement de données que nous n’utilisons pas; les possibilités sont donc très nombreuses. C’est donc un autre domaine qui nous intéresse particulièrement. Et nous restons à l’affût des possibilités émergentes. Notre province vient tout juste d’annoncer son intérêt pour la création de possibilités dans le domaine quantique. Nous suivons ça de près. Nous avons beaucoup d’atouts dans ce domaine et aimerions à présent tirer parti de cet investissement. On se tourne donc vers les possibilités qui se présentent, tout en gardant à l’esprit nos propres forces.

Dr Mike Strong : J’allais vous demander : si vous pouviez repartir à zéro et prendre une autre direction, y a-t-il un domaine qui vous intéresserait? Je pense savoir ce que vous allez répondre, mais je pose quand même la question.

Dre Joy Johnson : Intéressant. Vous savez, j’ai changé d’opinion à ce sujet. Oui, j’adore mon travail, et j’insiste : j’adore mon travail. Mais je suis le genre de personne qui lit un livre et se dit : Oh que j’aimerais faire ça! Par exemple, j’ai eu la chance d’escalader un volcan en France avec quelques-uns de nos chercheurs en science de la Terre et je me suis dit : Wow! Quel travail intéressant! La nature est si captivante! Je pense donc que, même si j’aime ce que je fais, il aurait pu être fascinant de devenir volcanologue! Qui sait? Je n’ai simplement jamais pensé à ces avenues. C’est intéressant de réfléchir à la façon dont nous cheminons vers un domaine précis. Il n’en reste pas moins que je suis très heureuse là où je suis, mais je pense qu’il y aurait pu avoir d’autres versions de Joy Johnson, si j’avais emprunté une voie différente.

Dr Mike Strong : D’accord. Quand je parle à des étudiants et à des jeunes à propos d’une carrière dans le domaine, je réalise qu’ils voient notre style de vie et l’ampleur du travail; toutes les heures que nous y consacrons. Mais ils ne semblent pas voir le beau côté de tout cela, c’est-à-dire la joie et le plaisir qu’on retire du travail, mais aussi les autres activités auxquelles on peut s’adonner. J’aimerais donc savoir ce que fait Joy Johnson lorsqu’elle n’est pas dans ses chaussures de vice-présidente.

Dre Joy Johnson : Je m’amuse! C’est très important pour moi! Comme je l’ai mentionné, j’adore la nature. Je m’adonne donc à des activités en plein air. Je rêve de faire de la plongée libre, non pas ici sur la côte Ouest, mais dans les eaux d’Hawaii. Je nage toutefois très souvent dans l’océan à l’été, et je fais de la randonnée et du vélo, bref, de l’activité physique au grand air, dans les parcs. Car je suis souvent assise à un bureau. J’aime passer du temps avec ma famille et mes amis, préparer des soupers pour plusieurs personnes, boire du vin… mais seulement du bon vin!

Dr Mike Strong : Seulement du bon? Sans égard à la provenance?

Dre Joy Johnson : Saviez-vous qu’on apportera du vin dans l’espace pour voir comment il vieillira? Quoi qu’il en soit, c’est une tout autre histoire. Incroyable. C’était aux nouvelles aujourd’hui. De toute façon, oui, j’ai l’impression d’avoir une vie bien remplie. J’aime lire toutes sortes de choses et, oui, je sens que j’ai une vie satisfaisante.

Dr Mike Strong : Excellent. Il y a une question que j’aime poser à la fin de mes entrevues : Y a-t-il une personne, vivante ou non, avec laquelle vous auriez aimé discuter, peu importe l’époque ou le contexte, et pourquoi?  

Dre Joy Johnson : Intéressant… J’anticipais un peu cette question. J’ai d’abord pensé que ça devait être lié à ma carrière. Devrais-je changer d’idée? Non, je ne changerai pas d’idée. La personne que j’aimerais beaucoup rencontrer est Florence Nightingale. Elle est considérée comme la mère des soins infirmiers modernes. Elle était courageuse. Imaginez une femme, très instruite, de la haute société, qui se rend en Crimée, en zone de guerre, pour soigner des soldats blessés. Elle était aussi une brillante statisticienne.

Dr Mike Strong : Je l’ignorais.

Dre Joy Johnson : Oui. Une brillante statisticienne. Elle a imaginé certaines des premières méthodes statistiques, sans jamais en être créditée. Elle était une véritable visionnaire en ce qui concerne la santé publique. Elle réfléchissait à la contagion et à ce qu’il fallait faire pour aider les gens à être en aussi bonne santé que possible. Elle pensait à l’environnement. Elle a d’ailleurs beaucoup écrit sur ce sujet, qui a peut-être façonné son parcours. Je crois qu’elle est très souvent mal interprétée et mal comprise. J’aurais aimé la rencontrer.

Dr Mike Strong : Est-ce que vous lui demanderiez? Qu’est-ce qui a façonné son parcours?

Dre Joy Johnson : Oui. Comment avez-vous trouvé cette voie? Comment êtes-vous parvenue à concevoir ces méthodes? Ce serait intéressant.

Dr Mike Strong : C’est fascinant. Ça n’arrivera pas, mais…

Dre Joy Johnson : C’est une autre grande question, vous savez!

Dr Mike Strong : Merci beaucoup Joy!

Dre Joy Johnson : Tout le plaisir était pour moi!

Dr Mike Strong : La meilleure des chances dans votre prochaine entreprise, quelle qu’elle soit. Merci!

Dre Joy Johnson : Merci!

Dr Mike Strong : C’est donc une autre entrevue À micro ouvert avec Mike qui prend fin. J’ai déjà hâte à la prochaine. Merci.

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